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Quand Savoir rime avec culpabilité

  • inese90
  • 30 sept.
  • 3 min de lecture

Ce que nous a confié l’un de nos formateurs : pourquoi les apprenants résistent au changement en formation


Le paradoxe de l’apprentissage


Lors de nos échanges, un de nos formateurs nous a partagé une observation frappante :au moment d’introduire une nouvelle méthode ou un nouvel outil, il constate régulièrement des objections, du scepticisme, voire parfois un rejet.

« Ce n’est pas de la mauvaise volonté, explique-t-il, c’est une réaction humaine, presque instinctive. »


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Apprendre, ce n’est pas seulement accumuler des savoirs supplémentaires. C’est aussi accepter de remettre en question ce que l’on croyait juste, parfois depuis des années. En d’autres termes, c’est admettre que nos pratiques, que nous pensions efficaces, n’étaient pas toujours optimales. Et cette remise en cause génère naturellement une forme de résistance.



Le cerveau face au changement : entre cohérence et protection


Notre formateur rappelle que le cerveau ne fonctionne pas comme une machine objective qui donnerait accès au réel. Il avance par approximations, crée des repères, des habitudes, des schémas mentaux qui nous permettent de naviguer sans être submergés.


Changer, c’est casser ces repères. C’est reconnaître qu’une pratique « jugée bonne » ne l’était pas vraiment. Cette rupture cognitive est inconfortable car elle menace notre cohérence interne.



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Pour l’illustrer, il utilise une métaphore parlante : le paradoxe du chat de Schrödinger. Tant que la boîte est fermée, le chat est à la fois vivant et mort. De la même façon, tant que nous n’ouvrons pas la « boîte du savoir », nos convictions restent intactes. Mais quand elle s’ouvre, la remise en cause devient inévitable.




L’exemple historique de Semmelweis : quand savoir rime avec culpabilité


« Cette résistance, ajoute-t-il, traverse l’histoire des sciences. »


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Au XIXe siècle, Ignace Semmelweis découvre que le simple fait de se laver les mains entre la morgue et la salle d’accouchement réduit drastiquement la mortalité maternelle. Une évidence pour nous aujourd’hui, mais à l’époque, ses confrères ont refusé de l’admettre.


Pourquoi ? Parce qu’accepter cette vérité revenait à reconnaître qu’ils avaient, sans le vouloir, causé la mort de nombreuses patientes. Le poids psychologique était trop lourd. Ils ont préféré rejeter.


Le parallèle est frappant : en formation, lorsqu’un apprenant découvre une nouvelle méthode, il ne pense pas seulement au futur… il mesure aussi, inconsciemment, toutes les années où il a fait différemment. Et cela peut être douloureux.



Les résistances observées en formation : une étape normale


Notre formateur souligne que ces résistances se manifestent souvent par des phrases comme :

  • « Ce n’est pas adapté à notre réalité. »

  • « Ça ne marche pas avec nos clients. »

  • « On fait déjà comme ça, mais différemment. »


Ces réactions ne traduisent pas un refus d’apprendre, mais une étape essentielle du processus : le passage de l’incompétence inconsciente à l’incompétence consciente.


Il rappelle le modèle des 4 étapes de l’apprentissage :


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C’est lors du passage vers l’incompétence consciente que surgissent les résistances. Parce que l’apprenant perçoit soudain l’écart entre ce qu’il faisait et ce qu’il devrait faire.



Transformer la résistance en levier pédagogique

« Plutôt que de redouter ces résistances, explique notre formateur, il faut les accueillir et les transformer. »

Comment ?

  • En normalisant la réaction : tout le monde traverse cette phase.

  • En valorisant les progrès : chaque avancée, même minime, est un pas vers la maîtrise.

  • En créant des espaces de pratique : c’est par l’expérimentation que la compétence prend sens et que la confiance s’installe.

  • En assurant un suivi post-formation : la transformation se consolide dans la durée, avec feedback et ancrage.

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Conclusion : la résistance est une preuve d’apprentissage


La conclusion de notre formateur est claire :« La résistance n’est pas un échec. C’est au contraire le signe qu’un véritable apprentissage est en cours. »


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Comme chez Semmelweis, ou comme dans le paradoxe de Schrödinger, ce n’est pas la vérité en elle-même qui dérange, mais son impact sur notre cohérence.


Accepter le changement, c’est accepter de redéfinir ses repères. Cela demande un accompagnement bienveillant, une pédagogie adaptée, et surtout une conviction partagée : la résistance est le passage obligé vers une compétence durable.


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